| Chroniques environnementales

Des actions concrètes pour la biodiversité à Pointe-Claire : le cas des hirondelles

Les experts de la Ville de Pointe-Claire ont fait plusieurs interventions l’été dernier au parc de la Grande-Anse pour améliorer les milieux de vie des hirondelles rustiques et noires tout en éliminant les inconvénients qu’elles créaient aux personnes fréquentant le chalet.

La proximité de nids d’hirondelles rustiques à l’entrée du chalet nuisait aux usagers, que ce soit par leurs passages fréquents ou encore la présence de fiente qui formait des amas d’excréments sur le balcon du chalet, appelés guanos.

Les nids d’oiseaux à l’entrée du chalet du parc de la Grande-Anse étaient l’oeuvre d’hirondelles rustiques. Avant la colonisation, ces hirondelles rustiques nichaient dans des cavernes, des trous et des crevasses. Elles profitent maintenant des structures humaines, comme des granges ou des entre-toits, pour y installer des nids en forme de demi-coupe solidifiés avec de la boue, de l’herbe et des poils d’animaux. C’est ainsi qu’elles ont adopté le chalet de la Grande-Anse. Elles y ajoutent souvent des plumes pour assurer le confort des hirondeaux.

Les hirondelles rustiques chassent et s’abreuvent en vol. Elles privilégient les champs, les prairies et les plans d’eau pour répondre à leurs besoins, certaines se reproduisent ici et hivernent en Amérique centrale et du Sud.

Pour diminuer les désagréments des utilisateurs du chalet et pour réduire les risques pour les hirondelles rustiques d’être accrochées, un nouveau nichoir a été installé dans un endroit plus dégagé sur le terrain. Le nichoir est en forme de grange surélevée, séparée en quatre compartiments qui contiennent chacun une demi-coupe pour faciliter la construction d’un nid. Une ouverture dans le toit permet même à une chauve-souris de s’y établir !


Nichoir déménagé

Pour les hirondelles noires, il en allait tout autrement. Un nichoir avait été installé pour les attirer à quelques mètres du chalet, puisqu’une colonie fréquente un site à proximité, à Dorval, mais demeurait inutilisé.
Une analyse de la situation a révélé que le nichoir avait été installé trop près d’arbres matures et n’offrait aucune ouverture directe sur le lac Saint-Louis, ce qui réduisait les chances qu’elles le trouvent et l’adoptent. Il a été déplacé au parc Edgewater, dans un espace dégagé de tout arbre mature, sur le bord du Lac Saint-Louis.

La Ville espère ainsi augmenter les chances de voir nicher des hirondelles noires sur son territoire. Le nouveau nichoir est constitué de plusieurs compartiments dotés d’ouvertures circulaires, imitant une cavité creusée par un pic dans un arbre. Les hirondelles noires installent naturellement leur nid loin de tout arbre mature pour éviter que les oiseaux de proie s’en servent comme perchoir pour les attaquer.

Les hirondelles noires sont les plus grandes en Amérique du Nord. Elles se nourrissent en vol d’insectes autour du nichoir, en terrain dégagé et au-dessus de plans d’eau. Elles arrivent au Québec dès avril et repartent vers l’est de la Bolivie et le sud du Brésil à la fin de l’été. Dans l’est de l’Amérique du Nord, elles nichent presqu’exclusivement dans des nichoirs artificiels à compartiments multiples, en colonie pouvant compter plusieurs dizaines de couples.


Les oiseaux insectivores aériens

L’hirondelle rustique et l’hirondelle noire sont des oiseaux insectivores aériens. Leur population ont connu un fort déclin au cours des dernières décennies associés notamment aux changements dans la dynamique des populations d’insectes volants, à l’utilisation de produits chimiques toxiques et aux changements climatiques.

Toute initiative visant à faciliter leur nidification peut avoir un impact positif sur leurs populations. Des panneaux d’interprétation seront installés à l’automne à côté du nouveau nichoir pour hirondelles rustiques et du nichoir déplacé pour hirondelles noires.

Nichoir, hirondelles noires

 

Nichoir, hirondelles rustiques

 

Nichoir à hirondelles rustiques
Nichoir, hirondelles rustiques