| Chroniques environnementales

Changements climatiques

COP21 reconnaît un rôle clé aux villes

Le 12 décembre 2015, 195 pays réunis à Paris ont signé une entente historique pour lutter contre les changements climatiques et investir dans une économie à faible intensité carbonique, le développement urbain durable et des énergies propres. Pour la première fois, ces pays ont choisi de faire cause commune en se fondant sur « leurs responsabilités historiques, actuelles et futures » (UNFCC, « Accord historique », 12 décembre 2015). Cet événement soulève beaucoup de questions pour nous. Que signifie l’accord de Paris pour le Canada ? Et quelles en sont les conséquences pour la Ville de Pointe-Claire ?

L’objectif principal de cet accord est de maintenir l’augmentation de la température mondiale bien en-dessous de 2 degrés Celsius au vingt-et-unième siècle. On prévoit aussi des efforts pour limiter l’augmentation à 1,5 degré Celsius (l’année de référence étant 1995 pour les pays européens et 2005 pour les pays de l’Amérique du Nord).

Selon l’ONU, les villes représentent plus de 70 % des émissions de gaz carbonique associées à l’énergie, et elles produisent près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre de la planète. De plus, les grandes villes comme Paris, New York, Chicago, Toronto, Quito, Durban et Montréal vivent directement l’impact des changements climatiques, et elles doivent planifier leur réponse aux désastres naturels tels que la montée des mers, les sécheresses, les vagues de chaleur ou les cyclones. La Banque mondiale est d’avis que les villes supporteront plus de 80 % des coûts annuels de l’adaptation aux changements climatiques (Centre d’actualités de l’ONU, 4 décembre 2015).

De même, le C40 (Cities Climate Leadership Group), un réseau de métropoles qui cherchent à lutter contre les changements climatiques, affirme que pour freiner les changements climatiques, « c’est dans les villes qu’il faut commencer » (C40, janvier 2015, notre traduction).

Le C40 soutient de façon convaincante que les actions écoresponsables n’ont pas seulement pour effet de prévenir les changements climatiques; elles ont aussi des effets favorables sur la santé et le bien-être des populations urbaines et sur leurs possibilités économiques. Les retombées bénéfiques sont notamment la création d’emplois, un environnement sain, des espaces verts, une meilleure qualité de vie et une réduction des émissions de carbone.

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) affirme également que les villes jouent un rôle crucial dans le passage à un régime de moindre intensité carbonique. Bon nombre des défis qui se posent à l’échelle mondiale se situent en milieu urbain. L’organisme met notamment en lumière les problèmes suivants (PNUE, 2015) :

1. Les villes prennent 78 % de l’énergie consommée à l’échelle de la planète.

2. Les villes produisent plus de 60 % des émissions de carbone de la planète.

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Photo : www.theenergycollective.com/jemillerep/133431/how-can-us-substantially-reduce-carbon-emissions

3. En 2025, les villes créeront suffisamment de déchets solides pour remplir chaque jour des camions faisant la queue sur 5 000 km.

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4. Pour maintenir le cap sur un monde où l’augmentation maximale est de 2 degrés, il faudra investir d’ici 2035, à l’échelle des villes, 53 000 milliards de dollars en matière d’énergie et d’efficacité.

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Photo : gbtimes.com/business/shangai-zendai-develop-smart-city-south-africa

Quels défis attendent notre ville dans les années à venir ? C’est le moment pour nous de faire preuve de créativité et de favoriser l’innovation : qu’il s’agisse d’énergie, de transports ou d’alimentation, nous devons remettre en question nos façons de faire.

Bibliographie