| Chroniques environnementales

Le Grand-Duc d’Amérique dans le parc naturel Terra-Cotta

Plusieurs espèces d’oiseaux sont de passage au parc naturel Terra-Cotta et cette diversité varie selon la période de l’année. On peut y observer 25 espèces en automne, 16 en hiver et 42 au printemps. Depuis quelque temps, des randonneurs ont pu y observer et photographier un Grand-duc d’Amérique, une espèce qui peut être aperçue à l’année.

Le Grand-duc d’Amérique est l’un des plus grands hiboux de la région. On le reconnaît à sa grande taille, ses aigrettes érectiles et son disque facial, des caractéristiques qui le distinguent des autres hiboux.


Figure 1. Identification morphologique du Grand-duc d’Amérique

Le Grand-duc d’Amérique recherche un environnement boisé ou semi-boisé, pour son territoire de chasse un lieu qu’il défend avec vigueur. Le parc naturel Terra-Cotta est un habitat idéal pour cette espèce puisqu’il offre une grande variété de nourriture. Cet oiseau chasse habituellement sur le même territoire, variant de 8 à 10 kilomètres carrés. S’il manque de nourriture, il migrera jusqu’à 250 kilomètres au sud.

Durant le jour, il est possible de l’apercevoir se reposer puisqu’il s’agit d’un oiseau nocturne. Il est habituellement perché sur une branche ou dans la cavité d’un chicot, les yeux mi-clos et les aigrettes dressées.

Il s’active vers la fin de l’après-midi, jusqu’à l’aube. Il est alors possible de le voir perché à des endroits plus visibles pour marquer son territoire en poussant de petits cris. La nuit tombée, il amorce sa période d’alimentation.


Figure 2. Grand-duc d’Amérique présentant un plumage aux teintes claires

Son ouïe développée, sa vue perçante et son vol très silencieux dû à son plumage duveteux, font de lui un excellent chasseur. Il se perche habituellement à la lisière des boisés pour observer. Il peut aussi détecter sa proie en vol, plonger au sol pour la saisir et l’ingérer. Il se nourrit principalement d’oiseaux et de mammifères de petite et de moyenne taille comme les souris, les campagnols, les lièvres et les moufettes. Si la chasse est fructueuse, il cache ses proies pour les prochains repas.

Le processus de digestion dure de 6 à 12 heures à la fin de laquelle les os, plumes, dents, fourrures sont régurgitées sous la forme de boulettes. Ces dernières permettent de bien analyser le régime alimentaire de ces oiseaux.


Figure 3. Grand-duc d’Amérique régurgitant une boulette | Crédit photo : Art Siegel – Flickr

Vers la fin de l’automne, il est possible de voir et d’entendre la parade nuptiale du Grand‑duc d’Amérique. Elle se caractérise par les cris et les bruits émis par un couple, qui restent habituellement ensemble toute leur vie. Durant la parade, le mâle piétine l’endroit de couvaison en poussant des cris. Il choisit majoritairement un nid de corneille ou de grand rapace abandonné dans la cavité d’un tronc. Il peut aussi nicher sur la corniche d’une falaise, entre les rochers ou dans une cavité à la base d’un grand tronc. Il accorde peu d’effort à la construction ou à la réparation d’un nid. Lors de l’élevage des petits, leurs mouvements déconstruisent le nid, il ne reste donc pas au même site d’une année à l’autre.


Figure 4. Grand-duc d’Amérique en vol | Crédit photo: Art Siegel – Flickr

La femelle pond généralement de 2 à 3 œufs pouvant aller jusqu’à 6, et reste au nid de 23 à 25 jours pour les couver. Durant cette période, le mâle chasse pour le couple.

Une fois les œufs éclos, les petits recouverts d’un duvet blanchâtre restent au nid jusqu’à la huitième semaine. Durant cette période, les parents peuvent se montrer plus agressifs pour les protéger. Les petits commencent ensuite à voler sur de courtes distances et deviennent autonomes en vol vers la douzième semaine. En raison des prédateurs et des chutes du nid, un oisillon sur deux atteint l’âge de deux ans, où il est en âge de former un couple à son tour. Ils quittent leurs parents à l’automne, et la majorité demeurent dans un rayon de 80 kilomètres de leur lieu de naissance.

Lors de votre prochaine randonnée en soirée, portez une attention particulière aux cris du Grand-Duc. Vous aurez peut-être la chance de l’apercevoir.